samedi 17 janvier 2009

Agriculture Bio : Demande en Hausse

Dynamiser l’agriculture bio pour répondre à une demande en hausse

Dans la logique des engagements adoptés lors du Grenelle de l’Environnement visant à convertir 6 % de la SAU (Surface Agricole Utile) d’ici 2012 contre 2 % actuellement, l’agriculture biologique française semble gagner du terrain. D’après l’Agence Bio (1), le nombre d’agriculteurs bio aurait triplé et les surfaces cultivées auraient été multipliées par cinq par rapport à 1995. Evoluant différemment selon les secteurs, elle présente un bilan positif dans les domaines de la viticulture, du maraîchage et des plantes aromatiques, et « se débloque » dans le secteur laitier. Conséquences de cette percée, de nombreuses denrées bénéficient aujourd’hui d’une alternative biologique : viandes, poissons, fruits et légumes, céréales, épicerie, plats préparés… En outre, elles sont de plus en plus accessibles, gagnant de multiples réseaux de distribution depuis les magasins spécialisés tel le réseau Biocoop jusqu’aux moyennes et grandes surfaces, en passant par les marchés et artisans-commerçants.
Les seules à faire encore preuve de frilosité face à la conversion au mode biologique sont les grandes cultures. Jouant pourtant un rôle clé, leur réticence handicape fortement les transformateurs de France, lesquels ont d’importants besoins en céréales et oléo-protéagineux bio. Face à la demande croissante des consommateurs, on estime que la filière biologique pourrait venir à manquer de produits à transformer dans deux à quatre ans.

Aussi, pour revenir au premier rang des pays européens en matière d’agriculture biologique telle qu’elle le fut dans les années 1990, la France doit travailler à dynamiser sa production biologique. Pour y parvenir, on agit en amont en misant sur l’information, les formations et les aides mises à disposition des producteurs décidés à adopter le bio. Dans le cadre du Plan de Développement Rural, ils peuvent ainsi bénéficier d’une aide à la conversion, versée sur une période de cinq ans. A cela s’ajoutent des aides complémentaires dont l’aide à la certification, proposées au gré des régions et des départements. Figurant parmi les 6 régions comptant plus de 1 000 exploitations certifiées bio (2), le département du Vaucluse s’est distingué par ses résultats probants, enregistrant une hausse de 17 % de ses exploitations certifiées. Un succès qui s’explique en partie par la mise en place de formations collectives. En 2008, cinq sessions de trois jours ont ainsi permis d’initier une cinquantaine d’agriculteurs à la bio, parmi lesquels 33 ont ensuite déposé un dossier de conversion.

Si la situation se veut prometteuse, elle reste fragile comme en témoigne la nouvelle réglementation européenne en matière d’agriculture biologique, adoptée en juin 2007 et entrée en vigueur le 1er janvier dernier. Marquant certaines avancées, notamment l’intégration de l’aquaculture, du vin, des algues et des levures biologiques, elle fait également preuve d’une tolérance potentiellement préjudiciable. Ainsi, bien que l’utilisation d’OGM soit strictement interdite dans la production biologique, leur présence accidentelle dans l’alimentation biologique reste tolérée dans la mesure où elle ne dépasse pas le seuil de 0,9 %.

Source : Univers-Nature, Cécile Cassier

1- L’Agence Bio est un groupement d’intérêt public qui rassemble le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche (MAP), le Ministère de l’Ecologie (MEEDAT), l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture (APCA), la Fédération des coopératives agricoles (Coop de France), la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique des régions de France (FNAB) et le Syndicat national des transformateurs de produits naturels et de culture biologique (Synabio).

2- PACA, Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Pays de la Loire, Languedoc-Roussillon, Aquitaine.

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