lundi 26 janvier 2009

Obama : Nouvelle Politique Environnementale

Le président Barack Obama et les siens ont commencé lundi à tenir la promesse d'une nouvelle politique environnementale en annonçant la nomination d'un "monsieur réchauffement climatique" et des mesures pour réduire les émissions automobiles de gaz à effet de serre.

"Nous montrerons clairement au monde entier que l'Amérique est prête à prendre la tête" du combat, a dit M. Obama.

Les mesures annoncées lundi signifient une nouvelle remise en cause des politiques suivies par son prédécesseur George W. Bush, même si M. Obama a souligné que le réchauffement climatique n'était que l'une des raisons de cette nouvelle politique, avec la dépendance énergétique des Etats-Unis et la nécessité de créer de nouveaux emplois.

La rupture attendue par une bonne partie de la communauté internationale avec l'administration Bush devait être signalée, lundi, avec la nomination d'un émissaire chargé du réchauffement climatique.

La secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, va choisir Todd Stern, ancien conseiller du président Bill Clinton de 1993 à 1998 et acteur de premier plan des négociations du Protocole de Kyoto de 1997 à 1999, selon un responsable du département d'Etat.

De son côté, M. Obama a signé, moins d'une semaine après son investiture, deux premiers documents relatifs à l'énergie et l'environnement.

Le premier demande à son gouvernement un réexamen immédiat du refus opposé par l'administration Bush à ce que l'Etat de Californie, à la pointe du combat contre la pollution, impose ses propres règles, plus strictes que celles de l'Etat fédéral, pour limiter les émissions automobiles de gaz à effet de serre.

M. Obama a aussi demandé à son administration de presser le mouvement pour qu'une loi de 2007 sur la consommation de carburant s'applique aux véhicules dès l'année 2011. La loi impose que le parc automobile américain affiche d'ici à 2020 au plus tard une consommation moyenne de 35 miles au gallon (plus de 56 kilomètres pour 3,78 litres), mais les règles d'application n'ont pas été publiées.

Selon Carl Pope, responsable du puissant groupe de protection de l'environnement Sierra Club, le réexamen de la demande d'exemption californienne "mérite les applaudissements les plus énergiques". M. Pope signale que M. Obama "fait du gouvernement fédéral, non plus un obstacle, mais une force positive de changement". Il relève que 15 Etats attendent d'appliquer les mêmes normes que la Californie.

Le gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger s'est félicité de cette annonce, jugeant que "la Californie et l'environnement ont désormais un allié fort à la Maison Blanche".

M. Obama a durement critiqué l'inertie de Washington depuis 30 ans.

"Je veux signifier clairement, dès le début de cette administration, que nous avons fait notre choix: l'Amérique ne sera pas l'otage de ressources qui s'amenuisent, de régimes hostiles et du réchauffement de la planète", a-t-il dit.

M. Obama s'en est vigoureusement pris, en termes à peine voilés, aux politiques de M. Bush. La résistance de ce dernier au Protocole de Kyoto et à des quotas contraignants d'émissions de gaz à effet de serre a été dénoncée par les défenseurs de l'environnement comme un obstacle majeur à un plan international efficace de lutte contre le réchauffement climatique.

"Les temps où Washington traînait les pieds sont révolus", a-t-il dit.

Les mesures devraient forcer l'industrie automobile à produire des véhicules moins gourmands et plus respectueux de l'environnement. L'industrie automobile américaine a résisté à des normes plus astreignantes, et de nouvelles normes représentent un défi supplémentaire pour un secteur qui lutte actuellement pour sa survie.

M. Obama a assuré que l'Etat prendrait "totalement en compte" les difficultés de l'industrie automobile et qu'il ne s'agissait pas "d'alourdir encore le fardeau" pesant sur elle.

Source : AFP, Yahoo Actualités


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